19 novembre 2010

Féminisme et non-mixité


Ne me libère pas je m'en charge !



Après un commentaire portant sur la question de la non-mixité, il nous a semblé important de revenir sur le sujet et d'expliquer cette démarche que les Poupées en Pantalon utilisent ponctuellement dans leur fonctionnement. En effet, dans notre association, nous faisons régulièrement des réunions non-mixtes (en alternance avec des réunions ouvertes à toutes et tous).

Alors pourquoi la non-mixité?

La non-mixité est une méthode de notre combat. En aucune façon il ne s'agit d'une fin en soi. Les féministes n'ont pas été larguées sur Terre par un planète extraterrestre voulant semer la discorde parmi les êtres humains... Blague à part, nous nous inscrivons tout-e-s dans une société donnée (patriarcale pour ne citer qu'un seul de ses nombreux défauts), et une histoire donnée. Nous sommes tributaires de tout cela. Que nous le voulions ou non! Et le poids de cette culture a une incidence sur les rapports qu'entretiennent les individus dans cette société.


En somme, nous avons beau être féministes, nous avons nous aussi baigné depuis notre naissance dans un monde profondément patriarcal, phallocentré, homophobe (liste non-exhaustive). Notre éducation n'a pas été exempt de ces schémas. Il y a une construction du genre qui commence dans la sphère familiale et continue par la suite dans la société. Ces schémas sont bien intégrés et deviennent des automatismes inconscients. Quand on a toujours entendu que « c'est papa qui décide », on ne voit pas de quel droit maman se mettrait à décider elle aussi...

Nous nous comptons parmi ces individus. Nos rapports dans la société sont également régis par ces schémas. Si la prise de conscience de notre oppression est la première étape de notre émancipation, il est très difficile de se libérer de ces schémas! Pour cela une des méthodes, c'est la non-mixité. Se retrouver entre femmes, c'est à dire entre personnes subissant quotidiennement la même oppression, est un formidable outil de libération de la parole, mais aussi de réflexion sur notre société et de l'oppression spécifique que nous y subissons. C'est aussi un outil d'auto-organisation, et d'élaboration d'une politique extrêmement efficace. C'est important d'avoir des moments où nous pouvons nous retrouver entre nous c'est à dire en l'absence des personnes susceptibles de véhiculer l'idéologie dominante de notre oppression. Les codes sociaux influencent nos comportements et malgré toute la bonne volonté des hommes, eux aussi ont grandi dans une société patriarcale et obéissent (même inconsciemment) à des normes. Ce qui structure le système des normes auxquelles ils obéissent, c'est la domination des femmes.

En même temps, je pourrais causer de la non-mixité pendant des heures. C'est quelque chose qui s'expérimente et qui n'est compréhensible que par la pratique. Le résultat est là! Des femmes qui n'ont jamais pris la parole en public et même dans des groupes réduits mixtes se sentent suffisamment en confiance dans un cadre non-mixte pour s'exprimer et s'approprier à leur tour les questions théoriques. Fortes de cette expérience, beaucoup gagnent en assurance et osent l'ouvrir face aux gueules masculines (comme féminines) en mixte.

Ne me libère pas je m'en charge!

Tout cela ne veut pas dire que les hommes ne sont pas concernés (car si, ils le sont), ou que nous n'en voulons pas du tout dans notre lutte! Ne nous faites pas dire ce que l'on n'a pas dit! Mais il est fondamental que les groupes de "dominées" s'organisent entre eux, sans les "dominants" pour construire une lutte qui leur appartient. Ce qui n'exclue pas forcément de les intégrer à cette lutte par la suite. Mais c'est à nous d'organiser notre combat pour notre libération et nous n'avons pas besoin des hommes pour nous apprendre à le faire! Ca partait peut-être d'un bon sentiment lorsqu'ils ont voulus prendre les devants du MLF et porter les revendications des femmes A LEUR PLACE! Comme si ils étaient plus aptes à parler de l'oppression des femmes que les femmes elles-mêmes... Que des hommes se remettent en question, s'interrogent et prennent position en faveur du féminisme, bien sûr! Mais c'est aux opprimées (qu'il s'agisse des femmes, des noirs, des homos et tout les autres) de construire et de mener leur combat avant tout! Et définitivement non, un homme ne saurait se substituer à une femme dans un mouvement féministe. De toute façon, les femmes sont les seules à avoir un intérêt à se libérer de leur domination et exploitation...

Par ailleurs je m'interroge sur l'argument qui dit qu'un mouvement féministe sans hommes n'est pas crédible... Cela sous-entend t-il qu'une femme n'est pas à prendre au sérieux si elle n'est pas accompagnée d'un homme? Que si elle parle et pense seule, c'est à dire sans homme pour lui souffler ou reprendre ses revendications, elle ne mérite pas d'être écoutée ? Que pour la libération d'un groupe opprimé il vaut mieux s'adresser d'abord à l'oppresseur plutôt qu'à l'oppriméE? Je m'interroge vraiment...


Est-ce que cette position est radicale?

Oui très certainement mais notre combat a besoin de cette radicalité. Celui-ci est sans concession car ce n'est pas avec quelques réformettes (non appliquées eu demeurant) que nous pourrons nous défaire de notre oppression. Celle-ci est ancrée dans les fondements mêmes de notre société et pour s'en débarrasser il va falloir creuser tout aussi profond. Attaquons-nous aux racines du mal, au patriarcat. Si, pour le déraciner il faut renverser la société qui s'est construite dessus, nous la renverserons. Alors oui, c'est radical! Mais oui, c'est nécessaire!



sO

12 commentaires:

  1. Tout en étant d'accord avec la non-mixité ponctuelle pour raisons d'empowerment, je trouve néanmoins problématique le choix des critères selon lesquels on décide qui est "homme" et qui est "femme" : ce problème s'est p.ex. très longtemps posé au festival Cineffable, auquel les trans' FtM, et souvent aussi les MtF, n'avaient souvent pas accès : les premiers pour raisons d'apparence, les deuxièmes pour raison de génital... Apparemment le festival a fini par résoudre la question en admettant toutes les personnes qui un jour ont été, ou se sont, socialisées en tant que "femmes" dans cette société.

    Est-ce que les Poupées ont une reflexion à ce sujet ?

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  2. En effet, on peut poser la question de qui est admis ou pas en non-mixité. Pour ma part, je pense que toute personne ayant subit et/ou subissant une oppression basée sur un critère de sexe et/ou de genre (cela comprend bien sûr les personnes transgenres qui subissent particulièrement cette oppression) peuvent faire parti de ces groupes non-mixtes. Et il n'y a pas vraiment de "critères"... Cela doit prendre en compte le choix personnel de chacunE. ce n'est pas à nous (ni à qui que ce soit) de décider du genre de quelqu'un... Evidemment qu'on ne va pas commencer à juger par l'apparence ni à se déshabiller à l'entrée!

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  3. Parmi les personnes ayant subi et/ou subissant une oppression basée sur un critère de sexe et/ou de genre, il y a beaucoup d'hommes aussi, et pas que des homosexuels (desquels le FHAR, issu du MLF, est un exemple). Peut-être une "non-mixité entre oppriméEs", par opposition aux oppresseurs/-ses, serait plus juste (mais probablement compliquée à mettre en oeuvre).

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  4. En effet, dans la pratique c'est compliqué même si la théorie est assez juste... Il est certain que quand on parle de non-mixité, ce n'est pas que sur la question du sexisme mais cela concerne évidemment tous les opprimés : nécessité dans les luttes des Noirs de se retrouver sans les Blancs, etc etc. A partir de là, beaucoup de formes de non-mixité pourraient être inventées selon les besoins, les contextes, les luttes et les revendications; avec pour principe de réunir les groupes opprimés entre eux par opposition aux groupes oppresseurs.

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  5. L'exercice de la liberté d'association est toujours difficile pour les opprimé-es. On chipotera toujours sur leurs critères, mais en fait c'est leur droit à le faire qui est contesté.

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  6. Je ne suis pas trans, mais voici la position d'un(e) autre dans lequel je me retrouve totalement :

    En tant qu’individu classé dans la minorité trans et sans genre déterminé, j’avoue que vous me gonflez avec votre binarité homme/femme. Vous ne comprendrez donc jamais qu’il existe d’autres gens, que ceux comme vous qui se reconnaissent dans un genre ou l’autre, ou qui pensent qu’il faut se résoudre à l’un ou à l’autre parce que la société obligerait à cela. Elle a bon dos la société ! Vous êtes aussi la société, et elle est ce que vous faites de vos vies et rapports aux autres.

    Étant ni l’un°e, ni l’autre ou un peu des deux d’après certainEs, militantEs comprisEs, je suis confronté°e très souvent à des situations où vous me renvoyez le totalitarisme de vos propres conditionnements homme/femme. Vos questions même sur la mixité ou non-mixité sont le signe de votre impuissance à dépasser ces conditionnements, et même en réalité pour nombre de militantEs, celui de votre non-volonté à dépasser vos conditionnements d’éducation. Et moi, je dois aller où ? dans la file non-mixte ou dans la mixte ? Je réponds ni l’une, ni l’autre, les hommes et les femmes vous me gonflez avec votre hétéro-normatisme, votre hétéro-homo-sociabilité de groupes de mecs ou de meufs ou des deux. Oui je suis misandre et misogyne parce que je sais que je dois combattre l’un et l’autre si je veux exister et m’émanciper et ne pas me retrouver enferré°e dans les schémas que vous reproduisez générations après générations.

    Il n’y a de mixité et de non-mixité que pour les individus qui se réunissent sous l’angle de leur conditionnement genré et qui choisissent de ne pas éclater directement le cadre de ce conditionnement. Vous vous comportez en prenant en compte un soi-disant "regard de la société", (en fait juste celui de la majorité visible), pas en vous fiant à votre seul regard.

    Oui, aller à contre-courant des normes sociales demande un effort de lutte et des risques dont on aimerait pouvoir se passer un jour, mais se victimiser ou se glorifier pour se réunir dans un identitaire ne mène à rien de plus que la reproduction au sein même de la contestation de ce contre quoi nous luttons.

    Ni fièr°e ni victime, juste agissant°e pour la trans-formation.

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  7. @ martin dufresne : nous sommes entièrement d'accord avec vous !
    @ anonyme : que l'on s'entende, nous faisons touTEs partiEs de la société. Mais cette société n'est pas constituée uniquement d'indiviuEs choisissant librement leur vie et leur genre (si seulement...) mais aussi et surtout de groupes sociaux pris dans des rapports de force et on ne peut ignorer (à moins de s'en satisfaire) qu'il y a des rapports de domination entre les groupes sociaux "hommes" et "femmes" (peu importe comment cette distinction se fait).
    Nous ne nions aucun conditionnement, bien au contraire et c'est un moteur de notre combat que de déconstruire le genre. Ce combat est collectif car il n'y a pas de libération qui soit uniquement individuelle. Si on veut se battre contre les barrières et enfermements de sexes et de genres il faut bien commencer par prendre en compte leur existence. On ne peut pas en ignorer ou rejeter l'existence et vivre heureux en dehors de la société. AucunEs d'entre nous n'échappe à ces catégories homme/femme, même si l'identité se situe quelque part entre les deux. Qu'on le souhaite on non nous sommes touTEs considéréEs selon l'une de ces deux catégories. Quelque soit le regard que nous portons sur nous-même, la société nous assigne un rôle et c'est celui-ci que l'on vit dans la réalité concrète. Une fois que nous avons conscience de cela nous pouvons commencer à nous battre collectivement, car encore une fois on ne peut pas se libérer tout seul (la société n'a pas disparu entre temps...)
    Par ailleurs, il n'y a pas de binarité : victime / héros et se battre contre l'oppression que les femmes subissent parce qu'elles sont des femmes (bio ou non) demande aussi "un effort de lutte et des risques dont on aimerait pouvoir se passer un jour" et c'est y compris pour pouvoir s'en passer que l'on passe ponctuellement par la non-mixité (qui est aussi un effort). Il n'y a pas non plus de replis identitaire et c'est bien pour ne pas reproduire l'oppression contre laquelle nous luttons au sein des mouvement féministes qu'il est nécessaire aussi de se saisir de cet outil qu'est la non-mixité.
    Mais nous nous arrêterons là car nous ne sommes pas là pour donner des leçons sur la "trans-formation", mais pour militer au quotidien pour changer la réalité concrète et pour se faire il faut bien partir de ce qu'est cette réalité concrète !

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  8. Ce qui me gène dans votre démarche, c'est que moi aussi on me renvoi régulièrement à ma qualité d'homme alors que je n'ai rien demandé, je suis moi avant d'être un homme. Quand je fais, telle chose va me dire (d'ailleurs souvent pour me provoquer) que c'est mon côté féminin qui s'exprime ; tantôt on va me dire que j'agis de telle façon parce que je suis un homme. Peu gens semble admettre que l'on puisse adopter un point de vue, et réfléchir indépendamnent de son sexe. Ce n'est peut être pas totalement possible mais il ne faut non plus renvoyer tous nos comportements et pensées à notre qualité d'hommes ou de femmes. D'ailleurs, tantôt on va qualifier mon comportement de féminin ou de masculin, alors que je ne suis finalement que moi même.

    Une amie pour justifier le caractère non mixte d'une réunion féministe m'expliquait qu'en présence d'hommes certaines femmes ne prenaient pas la parole, mais qu'elles étaient capables de s'exprimer lorsque les hommes n'étaient pas là. Je lui ai fait remarquer qu'étant une femme, elle ne pouvait pas savoir comment se comportaient certains hommes en l'absence de femmes. Et ce même raisonnement, s'applique aux hommes. Beaucoups d'hommes et de femmes ne voient pas dans une personne du sexe opposé, une individualité, mais "les hommes" ou "les femmes". C'est pourquoi je ne crois pas que la non mixité aille dans le bon sens car elle fait précisément le jeu de cette vision binaire des individus.

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  9. La question n'est pas de nier l'individu en chacun de nous mais, arrêtes moi si je me trompe, il y a une oppression spécifique des femmes dans cette société. Une catégorie de sexe dans son intégralité. Alors est-ce une question d'individus ? Ou de classe de sexe ? Ce combat n'est pas psychologique contre les tendances et les défauts des individus mais bel et bien politique contre un schéma global de société (hétéro-patriarcale) qui s'impose à toutes et tous en fonction de leur sexe et non de leur subjectivité individuelle. Nous ne nions pas l'individu mais lorsque c'est une catégorie de la population qui est opprimée, c'est collectivement que la riposte se fait.
    Par ailleurs, oui effectivement, d'expérience les femmes parlent différement sans la présence d'hommes (toute les asso féministes, de défense des femmes victimes de violences notamment et j'en passe font le même constat). C'est pour cela que c'est important ! Et de même les hommes parlent sans doute différement. Ce n'est pas un argument contre la non-mixité mais un constat d'une réalité dont nous devons nous saisir. A noter d'ailleurs que léo thiers-vidal aborde dans son livre "de "L'ennemi principal" aux principaux ennemis" sa participation à des groupes masculins non-mixtes sur la question de la domination masculine... Démarche intéressante que je ne récuse pas.
    On ne fait donc pas dans la binarité mais dans une société phallocrate dans laquelle tous les hommes, quelque soit leur comportement vis à vis des femmes, bénéficient même involontairement de cette oppression pousse à mener ce combat comme une lutte de classes de sexe. La lutte contre le patriarcat ne se fait pas individu par individu mais contre un système global.

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  10. Excusez moi mais je crois que vos constats sont datés. Les hommes et les femmes font l’objet d’une normalisation sociale différenciée (NSD). La normalisation dans une société est nécessaire, en revanche il n’est pas nécessaire qu’elle s’exerce différemment selon que l’on appartienne à un sexe ou à un autre. Toute normalisation sociale se fonde sur un système de coercitions explicites et implicites. Vous ne pouvez pas lutter contre l’enfermement dont font l’objet les femmes sans remettre en cause celui dont font l’objet les hommes.

    Dire que « tous les hommes bénéficient de cette oppression » revient à nier qu’ils en sont aussi l’objet. D’ailleurs, les homme exerçant un travail « traditionnellement féminin » constatent à quel point les femmes peuvent s’accaparer de manière tout à fait décomplexée les codes machistes (il n’y a pas à ma connaissance, de terme pour définir le machisme féminin, car la misandrie c’est la haine des hommes, ce qui n’équivaut pas au machisme, le machisme consistant à croire que l’homme est supérieur à la femme). Il y un tas de domaine, où les hommes s’entendent dire, avec un arrière plan d’essentialisme j’en conviens, qu’ils ne peuvent pas comprendre car ils sont des hommes.
    Dans une étude faite par une féministe dans les années 80, dont hélas je n’ai pas la référence sous le coude, celle-ci s’interroge sur le fait que des femmes indépendantes et instruites lors d’un conflit portant sur la garde des enfants, n’hésitent pas à se prévaloir du rôle traditionnel de la femme. Bien sûr, on me répondra que le système qui consiste à attribuer plus facilement la garde d’un enfant à la mère qu’au père et un reliquat du machisme. Seulement, on n’a jamais vu, ou alors très rarement, des féministes se mobiliser et lutter contre ces pratiques, et surtout pas si elles sont directement concernées.
    Aujourd’hui dès qu’un média (film, publicité, reportage) a une approche jugée trop dégradante de la femme, il y a aussitôt une mobilisation. Assez régulièrement, les hommes sont mis dans des situations qui ne font pas honneur à leur genre sans que cela soulève de controverse.
    Je faisais remarquer à une féministe militante que sur le site de l’Institut National de la Statistique, il y a une pléthore de chiffre concernant les femmes victimes de violence conjugale, alors que pour les hommes il se contente de dire qu’ils sont moins important que les femmes, bien que ceux-ci soient sous-évalués. Ce à quoi, elle m’a répondu qu’une femme était violée toutes les 7 minutes et me demandais si je pouvais le citer le chiffre concernant les hommes « pour comparer ». Si la comparaison ne sert à rien, une victime de violence conjugale ou de viol a besoin d’une aide et il faut sanctionner l’auteur, je ne vois pas l’intérêt de s’intéresser au sexe, mais surtout cette militante était incapable de me citer un chiffre concernant les hommes.
    A la dernière présidentielle, notre Ségolène a tout de même osé argumenter sur le fait qu’elle soit femme et en quoi cela rendait son élection plus légitime. Je ne crois pas qu’un vagin, pas plus qu’un pénis d’ailleurs, soit un programme politique. (à suivre)

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  11. (suite) Hommes et femmes ont eu traditionnellement des zones, des secteurs d’influence et de pouvoir différents. Si effectivement, ceux attribués aux femmes ne permettait à celles-ci d’accéder à une forme autodétermination, aujourd’hui la mixité a gagné du terrain sur les espaces de pouvoir masculin, tandis que les hommes sont encore majoritairement exclus des zones d’influence et de pouvoir féminin. Par ailleurs, les femmes, qui sont toutes aussi opportunistes que les hommes, lorsqu’elles cherchent intégrer ou qu’elles se trouvent dans des zones de pouvoir dits masculins se prévalent tantôt d’une approche féministe essentialiste, et tantôt d’une approche féministe égalitaire. Les hommes eux n’ont plus le droit de se prévaloir d’une particularité masculine pour prétendre à un pouvoir quelconque.

    C’est pour ces raisons que je suis contre l’absence de mixité, qui reproduit et perpétue ces classifications qui ne sont plus pertinentes car entre temps les lignes ont bougé, les frontières ne sont plus imperméables depuis un certain temps déjà.

    Sébastien le Goff

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  12. Féministe sans être militante, je pense tout de même que pratiquer un sexisme pour contrer un autre sexisme ne me parait pas être une bonne solution. Même si c'est ponctuel, rejeter les hommes qui veulent joindre le combat parce qu'ils sont hommes, ne fera pas avancer l'affaire et des alliés importants seront bêtement perdus, et sans doute définitivement.

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