1 mars 2012

Liberté d'expression. Pour qui et jusqu'où ?

C'est l'histoire d'un homme blanc, riche, ancien président du FMI qui se retrouve invité à parler dans une des plus grandes universités mondiales le lendemain de la Journée Internationale des Femmes. Ça ressemble au début d'une mauvaise blague, et pourtant Dominique Strauss-Kahn est bel et bien attendu à Cambridge le 9 mars pour participer à un débat organisé par Cambrige Union.

Si la présidente du Cambridge Union, un cercle de débat prônant la liberté d'expression et organisant de nombreux débats avec des invitéEs connuEs sans regard censeur sur leurs positions politiques et idéologiques, affirme que l'invitation avait été lancée à DSK bien avant qu'il se retrouve accusé de harcèlement sexuel et qu'il soit mêlé à une affaire de proxénétisme, cela n'empêche pas certainEs étudiantEs de Cambridge de questionner la légitimité de la présence de ce dernier à un débat fondé sur la liberté de parole.

La CUSU Women's Campaign, branche féministe de la CUSU (Union des Étudiants de l'Université de Cambridge), jugeant l'invitation comme un acte absolument déplacé envers les étudiantes ayant subit des violences sexuelles et comme une injustice face au peu d'attention donné à la parole des victimes, demande son retrait à travers une pétition mise en ligne sur son site : http://www.womens.cusu.cam.ac.uk/campaigns/strausskahn/.

À travers cette pétition est aussi discuté le manque de partialité et de mixité ethnique au sein des invitations, les pauvres choix faits sur les sujets de débat liés aux femmes. Ne s'arrêtant pas à la seule critique, l'union propose aussi de donner la possibilité à un panel de femmes de s'exprimer le 8 mars sur les réalités politiques des violences sexuelles.

Rhéa


PS: Pour celles et ceux n'étant pas à l'aise avec l'anglais, je vous propose une traduction:
Titre: Plus cohérent tu meurs !
1. "Cette affiche (recherché pour avoir tué des bébés) fera tuer des docteurs, mais la question de vie ou de mort ne peut interférer avec le droit absolu à la liberté d'expression."
2. "Aussi, il est illégal pour une femme noire d'écrire une satire de "Autant en emporte le vent" - Le Copyright doit passer avant la liberté d'expression !"
3. "Mais c'est totalement incohérent !"
    "Mes décisions sont parfaitement cohérentes."
4. "Ah oui et comment ?"
    "Les femmes et les minorités se font toujours b**ser."

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